Glossaire

Accès
(aux soins de santé) (Access) : possibilité de recevoir des soins de santé. L’accès peut être limité en raison des coûts (la personne n’a pas les moyens de payer), de la géographie (le service n’est pas offert localement) ou de facteurs socioculturels (le service n’est pas offert dans la langue de la personne, la consultation gêne la personne ou les heures de la clinique ne correspondent pas aux heures où la personne est disponible).
Accidents du travail
(Occupational injuries) : préjudices découlant d’un traumatisme comme des foulures ou des entorses, des lacérations, des brûlures ou des contusions survenues en milieu de travail.
ACPM
(CMPA) : Association canadienne de protection médicale.
Adaptation aux différences culturelles
(Cultural sensitivity): conscience (et compréhension) des valeurs et des perceptions caractéristiques de sa propre CULTURE et de la manière dont elles façonnent l’approche aux patients d’autres cultures.
Agrément
(Accreditation) : processus officiel de certification des compétences. Les hôpitaux doivent être reconnus comme étant des fournisseurs de soins de santé compétents; les écoles de médecine doivent être reconnues comme étant des fournisseurs d’éducation médicale compétents par le Comité d’agrément des facultés de médecine du Canada. On reconnaît généralement la compétence selon un ensemble de normes de qualité.
Allopathie
(Allopathy) : approche médicale classique se fondant sur le principe que lorsque l’organisme ne fonctionne pas normalement, le médecin doit intervenir dans le but d’en rétablir la fonction normale.
Alpha
(Alpha) : les coefficients alpha de Cronbach consistent en une formule généralisée pour exprimer la constance ou la FIABILITÉ interne d’un test.
AMC
(CMA) : Association médicale canadienne.
Amélioration continue de la qualité
(Continuous quality improvement) : approche qui souligne le besoin de répéter les cycles d’appréciation, de planification, de mise en œuvre et d’évaluation de la qualité.
Ampleur de l’effet
(Effect size) : indicateur normalisé de l’importance du contraste entre deux groupes, comme le changement dans les scores moyens d’une mesure de la santé chez des patients avant et après une intervention. Comme on exprime les ampleurs de l’effet en écarts-types, elles peuvent être comparées directement d’une intervention à l’autre. De manière générale, on considère que les ampleurs de l’effet de 0,2 à 0,49 écart-type sont petites, que celles de 0,5 à 0,79 écart-type sont modérées et que celles égales ou supérieures à 0,8 écart-type sont grandes.
Analyse coûts-avantages
(Cost-benefit analysis) : ANALYSE ÉCONOMIQUE représentant les intrants et les résultats en valeur monétaire (dollars). Par exemple, on peut analyser un programme de DÉPISTAGE en comparant le coût du programme et les économies découlant de l’absence du besoin de traiter la maladie prévenue grâce au programme.
Analyse coûts-efficacité
(Cost-effectiveness analysis) : ANALYSE ÉCONOMIQUE évaluant les avantages non monétaires, soit l’amélioration des symptômes ou de la survie, par rapport aux coûts de l’approche thérapeutique.
Analyse coûts-utilité
(Cost-utility analysis) : forme d’analyse coûts-efficacité ajustant la mesure de l’avantage pour tenir compte de son utilité, par l’entremise des AVCI ou de l’ESPÉRANCE DE VIE corrigée en fonction de la santé. Un atout de l’analyse coûts-utilité est qu’elle permet de comparer différentes procédures et leurs résultats connexes (p. ex., investir dans l’amélioration des soins obstétricaux comparativement à élargir les services psychiatriques).
Analyse de minimisation des coûts
(Cost-minimization analysis) : analyse économique la plus simple ayant pour objet deux interventions dont les avantages sont identiques. Il est ainsi préférable de fournir l’intervention la moins coûteuse.
Analyse de survie
(Survival analysis) : ensemble de méthodes statistiques auxquelles on a recours pour illustrer l’impact d’une maladie ou d’un traitement selon le nombre de personnes atteintes de l’affection qui sont toujours en vie à des intervalles successifs après l’apparition de la maladie ou le début du traitement. Les résultats sont souvent présentés sur une COURBE DE SURVIE.
Analyse économique
(Economic analysis) : approche comparant différentes options d’intervention sociale ou de santé en tenant compte de leurs coûts et de leurs conséquences. Notons que les coûts peuvent être monétaires ou non monétaires (mauvaise santé, perte du statut, etc.). L’ANALYSE COÛTS-AVANTAGES, l’ANALYSE COÛTS-EFFICACITÉ et l’ANALYSE COÛTS-UTILITÉ sont des types d’analyse économique.
Analyse selon l’intention de traitement
(Intention-to-treat analysis) : analyse des résultats d’un essai qui tient compte de tous les participants d’un groupe depuis leur inscription jusqu’à la fin de l’essai, qu’ils aient ou non reçu ou achevé le traitement attribué par le protocole. Elle mesure l’efficacité réelle du protocole (par opposition à son efficacité potentielle).
Années de vie corrigées de l’incapacité (AVCI)
(Disability-Adjusted Life Years; DALYs) : mesure du fardeau de la maladie dans une population définie qui révise à la baisse les estimations de l’espérance de vie selon le niveau d’incapacité parmi les survivants de cette population. L’ESPÉRANCE DE VIE ajustée est calculée d’abord en tenant compte, puis en ne tenant pas compte de la maladie en question, afin de démontrer son impact sur la réduction de l’espérance de vie et sur l’augmentation de l’incapacité chez les survivants.
Années potentielles de vie perdues (APVP)
[syn. ann.es de vie potentielle perdues (AVPP)] (Potential Years of Life Lost, PYLL; Years of Potential Life Lost, YPLL) : indicateur du fardeau d’une maladie définie par la différence entre l’âge au décès dû à la maladie et un âge standard, habituellement 70 ans. Cette valeur indique l’importance relative de diverses causes de décès. Les APVP se concentrent sur les décès prématurés, plut.t que sur les décès à un âge avancé. Il existe plusieurs définitions du terme « prématuré », mais il pourrait, par exemple, comprendre les décès avant l’âge de 70 ans. Une personne qui succombe à une maladie cardiaque à l’âge de 55 ans perd 15 années de vie potentielle; de telles valeurs peuvent être calculées au sein d’une population pour estimer l’impact des différentes maladies.
Assimilation culturelle
(Cultural assimilation) (syn. imposition culturelle, colonialisme) : imposition des opinions et des valeurs de sa propre CULTURE, sans respecter les croyances de l’autre. L’histoire des pensionnats pour enfants autochtones au Canada en est une illustration.
Attribution des ressources (et rationnement)
(Resource allocation and rationing) : distribution de biens et de services à des programmes et des personnes; le rationnement est la distribution systématique de biens à certaines personnes en situation de pénurie.
Autonomie
(Autonomy) : droit moral de choisir et de suivre son propre mode de vie et d’action.
Besoin de soins
(Need for care) : dans certains cas, ce besoin peut être défini catégoriquement : une personne qui présente une lacération profonde a besoin de points de suture pour que le saignement s’arrête. Cependant, une difficulté se présente lorsque l’on tente de délimiter le concept : les affections mineures autolimitatives, comme la tristesse ou l’épuisement, exigent-elles des soins? Si oui, faudrait-il les inclure dans les régimes d’assurance-santé? Acheson propose de trancher la question en formulant le besoin selon l’aptitude d’une personne à profiter des soins : un besoin existe lorsqu’une personne présente une affection pour laquelle il existe une intervention efficace. Une personne peut donc demander des soins, mais elle n’en a besoin que s’ils sont plus efficaces qu’une autre mesure. (Acheson RM. The definition and identification of need for health care. J Epidemiol Community Health 1978; 32: 10-15).
Biais
(Bias) : écart systématique de la vérité dans des résultats d’étude ou des inférences. Les biais peuvent survenir de la méthode d’échantillonnage, d’erreurs de mesure ou d’erreurs d’interprétation des résultats.
Bienfaisance
(Beneficence) : obligation morale de faire le bien et, ainsi, d’aider les personnes dans le besoin.
Blâmer la victime
(Blaming the victim): critiquer les comportements malsains d’une personne sans tenir compte des raisons de ces comportements et, par conséquent, de ne pas chercher à résoudre les problèmes sous-jacents.
Cadre décisionnel
(Decision frame) : manière dont un choix (à partir duquel une personne doit prendre une décision, comme avoir recours à un traitement chirurgical ou médical) est présenté. Il englobe la manière dont les avantages et les dangers de chaque option sont exprimés et le contexte général au sein duquel la décision doit être prise. L’encadrement de la décision peut avoir une incidence majeure sur le choix.
Capacité
(Capacity) : aptitude d’un patient à comprendre les renseignements pouvant l’aider à prendre une décision éclairée concernant ses soins. Les médecins déterminent la capacité, parfois avec l’aide de psychiatres ou d’autres membres de l’équipe de soins de santé, parfois à l’intermédiaire de tests cognitifs. (Voir COMPÉTENCE.)
Capital social
(Social capital) : analogue aux concepts de capital financier (l’argent), de capital physique (l’accès aux outils) et de capital humain (p. ex., une éducation de niveau collégial), le capital social est un attribut de la société qui permet d’augmenter la production et la distribution des avantages sociaux tels la richesse, la santé ou les denrées. Il se caractérise par la confiance, la coopération et le soutien mutuel qui existent parmi les membres d’une société.
Capitation
(Capitation) : système de rémunération offrant un montant fixe à un fournisseur de soins de santé pour chaque individu figurant sur une liste de personnes inscrites auprès de ce fournisseur pour leur services de santé, que cet individu ait recours ou non aux soins de santé. Une personne ne peut figurer que sur la liste d’un seul fournisseur à la fois.
Caractère volontaire
(Voluntariness) : droit du patient de prendre une décision librement, sans pression indue (force, coercition ou manipulation).
Caractérisation du risque
(Risk characterization) : processus décrivant les effets potentiels sur la santé d’un danger et les mécanismes qui donnent lieu à ces effets.
Causalité
(Causality) : relation par laquelle un facteur produit un effet. On ne peut la définir de manière définitive, mais une approche courante est la définition à « contrefactuelle », soit qu’une cause est un facteur en l’absence duquel l’effet ne serait pas survenu. (Voir CRITÈRES DE BRADFORD-HILL.)
Cécité culturelle
(Cultural blindness) : tentative d’agir de manière impartiale sous prétexte que la race ou la culture ne change rien et que les valeurs de la culture dominante sont universelles. Il s’agit, à vrai dire, du contraire de l’adaptation aux différences culturelles; ne pas en tenir compte pourrait dénigrer une personne d’une autre culture.
Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé
(Ottawa Charter for Health Promotion) : document publié à la suite d’une conférence ayant eu lieu à Ottawa en 1986 dans lequel on propose plusieurs voies pour assurer la « Santé pour tous » d’ici l’an 2000 : établir une POLITIQUE PUBLIQUE SAINE; créer des milieux favorables; renforcer l’action communautaire; développer les aptitudes personnelles; et réorienter les services de santé pour se concentrer davantage sur la prévention.
Choc culturel
(Culture shock) : terme introduit pour la première fois par l’anthropologue Kalvero Oberg en 1954. Il se réfère au sentiment d’anxiété provoqué par le fait de se retrouver plongé dans un contexte à la fois étranger et étrange. Il est précipité par la perte des repères sociaux familiers à sa culture.
CMC
(MCC) : Conseil médical du Canada.
CMFC
(CFPC) : Collège des médecins de famille du Canada.
Cohérence interne
(Internal consistency) : voir FIABILITÉ.
Collaboration Cochrane
(Cochrane Collaboration): organisation internationale qui contribue à la MÉDECINE FACTUELLE en appuyant les scientifiques, les médecins et les décideurs dans la prise de décisions éclairées relatives aux soins de santé par la préparation et la diffusion d’EXAMENS SYSTÉMATIQUES portant sur les effets des interventions de santé. Sur Internet : www.cochrane.org.
Compétence
(Competence) : terme qu’on utilise souvent de manière interchangeable avec le terme CAPACITÉ. À proprement parler, il s’agit d’un terme légal désignant le droit de prendre une décision. Selon la présomption légale, tous les adultes sont compétents et seul un juge peut déclarer qu’une personne est incompétente.
Compétence culturelle
(Cultural competence) : attitudes, savoir et compétences nécessaires face aux différentes cultures pour qu’un praticien soit un professionnel de la santé efficace auprès de patients d’origines diverses.
Comportement lié à la maladie
(Illness behaviour) : actions d’une personne en réponse à un malaise, un mal-être ou une maladie ressentie, y compris le fait de chercher ou non à recevoir des soins de santé et de suivre ou non les recommandations d’un thérapeute. Ce comportement est influencé, en partie, par le RÔLE DE MALADE défini socialement.
Compression de la morbidité
(Compression of morbidity) : contrairement à la notion voulant que plus la longévité augmente, plus longue est la période au cours de laquelle on souffre de maladies chroniques, la compression de la morbidité se fonde sur la théorie selon laquelle des mesures efficaces de promotion de la santé et de prévention des maladies amélioreront l’état général de santé, entraînant une meilleure santé pendant plus longtemps. La période au cours de laquelle on souffre de maladies chroniques est ainsi raccourcie ou comprimée. (Voir aussi RECTANGULARISATION DE LA COURBE DE VIE.)
Conflit d’intérêts
(Conflict of interest) : ensemble de conditions qui font en sorte que le jugement professionnel lié à un intérêt primaire (comme le bien-être d’un patient ou la validité d’une étude) peut être influencé par un intérêt secondaire (comme un gain financier).
Confusion
mélange de l’impacte de variables additionnelles en l’interprétation des résultats d’une étude causale. Voir VARIABLE CONFUSIONNELLE.
Consentement
(Consent) : l’autorisation autonome d’une intervention médicale par chaque patient. Le consentement se divise en trois composantes : la divulgation de l’information, la CAPACITÉ du patient et le caractère volontaire de l’autorisation donnée.
Corrélation
(Correlation) : degré auquel deux variables changent simultanément. On a recours à diverses formules pour estimer le degré de corrélation, la plus courante étant le coefficient de corrélation de Pearson. Pour chaque formule, la plage de valeurs se situe entre -1 et +1, le zéro représentant une absence d’association.
Corrélation de Pearson
(Pearson correlation) : voir CORRÉLATION.
Corrélation interne
(Intraclass correlation) : mesure de la concordance entre les évaluations d’au moins deux évaluateurs qui témoigne de l’accord entre leurs scores sur une mesure numérique (p. ex. la pression sanguine d’un groupe de patients). On l’utilise souvent pour résumer la FIABILITÉ d’une échelle d’évaluation.
Courbe de la fonction d’efficacité du récepteur (ROC)
(Receiver Operating Characteristic (ROC) curve) : analyse de la VALIDITÉ d’un test de dépistage qui combine les indicateurs de la SENSIBILITÉ et de la SPÉCIFICITÉ. La proportion de vrais positifs (sensibilité) par rapport à la proportion de faux positifs (1 – spécificité) est représentée à l’aide d’un graphique pour une plage de scores de coupure au test de dépistage. On obtient un résumé statistique du rendement global du test en calculant la surface sous la courbe ROC; cette statistique va de 0,5, soit la même valeur prédictive que le hasard, à 1, soit une exactitude parfaite. Voir aussi RAPPORT DE VRAISEMBLANCES.
Courbe de survie
(Survival curve) : représentation graphique de la proportion d’une population qui est toujours en vie (sur l’axe des ordonnées) à des intervalles successifs (sur l’axe des abscisses) à la suite d’une exposition à un danger ou d’une intervention pour traiter une maladie.
Courbe épidémique
(Epidemic curve) : représentation graphique de l’apparition du nombre de nouveaux cas en fonction du temps pendant une épidémie. La distribution des cas qui en résulte peut s’exprimer de diverses façons, lesquelles peuvent sous-tendre des hypothèses sur la nature de la maladie et son mode de transmission.
Critères de Bradford-Hill
(Bradford Hill criteria) : ensemble de normes visant à déterminer s’il est probable qu’une association entre un facteur de risque et une maladie est causale. Les critères comprennent la relation chronologique, l’importance de l’association, sa spécificité, sa cohérence d’une étude à l’autre, la réversibilité et la plausibilité biologique de la relation.
CRMCC
(RCPSC) : Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada.
Culture
ensemble cohérent et caractéristique de croyances, coutumes et valeurs partagées qui définissent un groupe, une communauté ou une nation. Elles sont transmises d’une génération à l’autre, mais peuvent évoluer; elles comprennent les créations intellectuelles et artistiques qui définissent le groupe.
Culture de la pauvreté
(Culture of poverty) : caractéristiques comportementales et conceptuelles qui peuvent distinguer les personnes souffrant de pauvreté chronique du reste de la population. Les enfants sont socialisés selon des attentes et des modèles comportementaux qui perpétuent la pauvreté vécue dans leur enfance.
Cycle budgétaire
(Budget cycle) : étapes de la planification et de la mise en œuvre d’un budget au cours de l’année : le processus décisionnel des budgets.
Cycle des politiques
(Policy cycle) : processus par lequel une politique passe de l’idée initiale à sa mise en œuvre, à son évaluation, puis à sa reformulation.
Danger
(Hazard) : potentiel inhérent d’un agent ou d’une situation de produire un effet indésirable. Un facteur ou une exposition pouvant nuire à la santé. (Voir RISQUE.)
Déficience
(Impairment) : déviation de la fonction normale d’un organe ou d’un système. Le patient peut en être conscient ou non, et la déficience peut être décelable à l’aide d’un test de dépistage. (Voir aussi HANDICAP, INCAPACITÉ.)
Définition de cas
(Case definition) : ensemble de critères auxquels une personne doit satisfaire afin de confirmer qu’elle représente un cas d’une maladie particulière.
Dépistage
(Screening) : identification précoce d’une maladie non reconnue auparavant (ou d’un précurseur d’une maladie) à l’aide de tests pouvant être administrés rapidement et à moindre prix à un nombre de personnes asymptomatiques. Un test de dépistage divise les personnes qui semblent en santé en deux groupes : un groupe de personnes possiblement atteintes de la maladie et un groupe de personnes probablement en santé. Les personnes dont le résultat au test de dépistage est positif sont ensuite orient.es vers une intervention ou un examen plus approfondi. (Voir aussi PRÉVENTION SECONDAIRE.)
Déterminant
(Determinant) : caractéristique de la société qui façonne la santé et le bien-être des personnes et des communautés. Parfois définis comme à les causes des causes à d’une condition, les déterminants sont des facteurs sociaux, comme une récession économique ou des situations personnelles, comme la pauvreté.
Différence minimalement importante (DMI)
(Minimally Important Difference, MID) ou Différence minimale cliniquement importante (DMCI) (Minimal Clinically Important Difference, MCID) : plus petit changement qu’un patient ou un médecin considère comme étant important dans une mesure des résultats cliniques. Une différence qui, par exemple, pourrait indiquer un progrès thérapeutique ou justifier un changement thérapeutique (si la valeur connaît une baisse). Ce concept a pour but de compenser l’insistance exclusive sur l’inférence statistique; en effet, dans le cadre d’études de très grande taille, des changements relativement insignifiants pourraient être statistiquement significatifs. On omet maintenant le terme « cliniquement » dans la définition de la DMCI pour ne pas donner l’impression que l’importance d’une différence de scores est déterminée uniquement par le clinicien.
Discrimination
(Discrimination) : une action, une pratique ou une politique est discriminatoire si elle établit une distinction entre des personnes, ou les traite de manière différente, en raison de conditions comme le sexe, l’âge, la nationalité, la religion, la race, les moyens financiers, l’orientation sexuelle, etc.
Disparités
(Disparities) : voir DISPARITÉS DE L’ÉTAT DE SANTÉ.
Disparités de l’état de santé
(Health disparities) : contrastes systématiques dans l’état de santé de sous-groupes de la population. Les disparités sont un sous-ensemble des INÉGALITÉS EN SANTÉ ; elles désignent les variations qui sont probablement systématiques et qui découlent d’un désavantage social ou autre pouvant, théoriquement, être corrigé. On utilise souvent le terme à disparités à lorsqu’il est question de formuler les politiques. (Pour de plus amples renseignements, voir : Réduire les disparités sur le plan de la santé – Rôles du secteur de la santé : Document de travail, 2005, http://www.phac-aspc.gc.ca/ph-sp/disparities/pdf06/disparities_discussion_paper_f.pdf . Site consulté en janvier 2018.)
Divulgation
(Disclosure) : communication par un médecin à son patient de renseignements pertinents et importants relatifs à une décision. Ces renseignements doivent être compris par le patient.
Échantillon
(Sample) : sous-ensemble d’une population qu’on choisit pour une étude. La sélection peut être aléatoire ou non aléatoire. Elle peut être simple (toute personne a une probabilité égale d’être sélectionnée), stratifiée (on identifie des sous-ensembles, comme les hommes et les femmes, parmi lesquels les échantillons sont sélectionnés) ou en grappe (un groupe d’individus est choisi).
Échantillonnage aléatoire
(Random sampling) : processus de sélection des participants pour une étude parmi une population de plus grande taille en se fondant uniquement sur le hasard. De ce fait, chaque unité d’échantillonnage (p. ex., une personne) présente une probabilité fixe et non nulle de faire partie d’un échantillon. L’objectif est de s’assurer que l’échantillon (et, de ce fait, les résultats découlant de l’étude) est représentatif de la population d’où il est tiré.
Échelle d’intervalle
(Interval scale) : voir échelles de mesure.
Échelle de mesure
(Scales of measurement) : les caractéristiques mathématiques des valeurs potentielles d’une mesure varient et il en existe quatre catégories : nominales (numéros de téléphone, etc.), échelles ordinales (p. ex. numérotation des maisons sur une rue), intervalle (échelles Celsius et Fahrenheit) ou de rapport (p. ex. centimètres). La différence entre ces deux derniers est liée au statut de la valeur nulle : sur une échelle d’intervalle, le zéro est situé de manière arbitraire, tandis que sur une échelle de rapport le zéro désigne l’absence de la caractéristique considérée (âge, salaire, vitesse, etc.)
Échelle ordinale
(Ordinal scale) : voir ÉCHELLES DE MESURE.
Éclosion
(Outbreak) : au moins deux cas de maladie qui semblent partager un lien temporel et spatial; une grappe localisée de cas, habituellement d’une maladie infectieuse. (Voir aussi : ENDÉMIE, GRAPPE, ÉPIDÉMIE, PANDÉMIE.)
Économie de bien-être
(Welfare economics) : champ de l’économie qui étudie les politiques économiques selon leurs effets sur le bien-être de la communauté.
Effet indésirable
(Adverse event) : (dans le domaine des soins de santé) manifestation de préjudices ou de complications involontaires découlant de la prise en charge des soins de santé plutôt que de la maladie sous-jacente d’un patient. (Voir termes connexes : ERREUR MÉDICALE et EFFET INDÉSIRABLE D’UN MÉDICAMENT.)
Effet indésirable d’un médicament
(Adverse drug event) : EFFET INDÉSIRABLE résultant de l’utilisation d’un médicament.
Efficacité potentielle
(Efficacy): impact d’un traitement (ou d’une intervention) lorsqu’il est administré dans des conditions idéales (le patient prend la bonne dose aux intervalles prescrits). Elle indique la capacité d’un traitement de produire un effet.
Efficacité réelle
(Effectiveness) : impact d’une intervention dans des conditions réalistes, avec la possibilité d’un manque de fidélité de la part du patient (par opposition à EFFICACITÉ POTENTIELLE).
Émergence
(Emergence) : l’apparition de nouvelles caractéristiques à un certain degré de complexité dans un système non-linéaire. On peut définir l’émergence par la caractéristique que l’ensemble fait plus que la somme de ses parties. Ceci signifie qu’on ne peut pas forcément prédire le comportement de l’ensemble par la seule analyse de ses parties. C’est pourquoi, par exemple, une personne peut agir de manière différente (et souvent imprévue) dans une foule et lorsqu’elle est seule.
Endémie
(Endemic) : maladie ou agent infectieux qui est toujours présent au sein d’une région donnée ou d’un groupement de population. (Voir aussi ENDÉMIE, ÉCLOSION, ÉPIDÉMIE, PANDÉMIE.)
Épidémie
(Epidemic) : hausse de l’incidence d’une maladie bien au-delà de l’attente normale. Le nombre de nouveaux cas qui doivent être signalés avant de déclarer une épidémie varie en fonction de la maladie, du moment et du lieu. (Voir aussi ENDÉMIE, ÉCLOSION, ÉPIDÉMIE, PANDÉMIE.)
Erreur médicale
(Medical error) : désigne un effet indésirable évitable survenant pendant la prestation de soins (voir EFFET INDÉSIRABLE).
Espérance de vie
(Life expectancy) : estimation du nombre d’années qu’une personne peut s’attendre à vivre selon les taux de mortalité actuels liés à l’âge à une période donnée. On parle généralement de l’espérance de vie à la naissance, mais l’expression peut désigner l’espérance de vie restante à tout âge.
Essai à effectif unique
(N of 1 trial) : type d’essai clinique auquel on a recours pour évaluer un traitement chez un seul patient. Le patient reçoit soit le traitement actif, soit un agent-témoin (p. ex., un placebo), attribué aléatoirement et administré à l’insu. Les résultats sont consignés après une période convenable, puis le reste du médicament est évacué de l’organisme pendant une période d’élimination. Le patient reçoit ensuite l’autre traitement (placebo ou actif), et les résultats sont évalués. Il se peut que le cycle soit répété.
Essai comparatif hasardisé
(Randomized controlled trial, RCT) : plan d’étude expérimentale dans le cadre duquel le chercheur répartit aléatoirement les participants pour qu’ils reçoivent ou non l’intervention expérimentale (un traitement, une mesure préventive, etc.). On effectue un suivi auprès des deux groupes sur une période donnée, et les résultats, comme la morbidité, la mortalité ou les effets indésirables, sont consignés pour évaluer l’intervention. (Voir aussi INSU.)
Éthique
(Ethics) : discipline traitant des principes et des valeurs qui définissent ce qui est bien et ce qui est mal, et qui définit les tâches et les obligations chez des groupes ou des individus. (Voir BIENFAISANCE, NON-MALFAISANCE, OBLIGATION FIDUCIAIRE)
Ethnicité
(Ethnicity): terme imprécis pour désigner l’identité collective en se fondant sur une combinaison de la RACE, de la religion ou d’une histoire particulière. Un groupe ethnique partage des coutumes culturelles qui le distinguent d’autres groupes. L’ethnicité se distingue de la race étant donné que les caractéristiques partagées sont des valeurs, des normes et des idées plutôt que des caractéristiques physiques. Les groupes ethniques sont habituellement des sous-groupes au sein d’une CULTURE ou d’un regroupement racial. L’ethnicité peut désigner la manière dont une personne se décrit selon son origine, son histoire et sa culture.
Étude cas-témoin
(Case-control study) : modèle d’étude par observation visant à estimer une association entre une exposition et un phénomène de santé (maladie, etc.) où les participants sont échantillonnés sur la base de la présence ou non du phénomène de santé. On compare habituellement deux groupes : des patients atteints d’une maladie ou présentant des résultats particuliers (les cas) et des personnes semblables par ailleurs, mais qui ne sont pas atteintes de la maladie (les témoins). On compare les expositions antérieures des deux groupes (p. ex., leur alimentation) pour tester l’hypothèse énonçant que l’exposition à un facteur causal putatif était plus importante ou fréquente chez les cas que chez les témoins.
Étude de cohortes
(Cohort study) (syn. étude de suivi, étude d’incidence, étude longitudinale ou étude prospective) : observation d’un grand nombre de personnes sur une période donnée afin d’observer et de mesurer l’apparition de phénomènes de santé (maladie, etc.) en fonction des taux d’exposition pendant la période d’observation. On a souvent recours à cette méthode pour calculer les TAUX D’INCIDENCE.
Étude longitudinale
(Longitudinal study) : voir ÉTUDE DE COHORTES.
Étude par observation
(Observational study) : plan de recherche dans le cadre duquel le chercheur observe l’objet de son étude sans le modifier. Le chercheur peut choisir les expositions à étudier, sans toutefois les influencer. Les études par observation peuvent être purement descriptives (p. ex., la prévalence du tabagisme) ou elles peuvent être analytiques (p. ex., une ÉTUDE CAS-TÉMOIN estimant l’effet du tabagisme).
Étude transversale
(Cross-sectional study) : étude mesurant toutes les variables à un moment précis dans le temps au sein d’un échantillon unique. Elle permet une photographie de l’état de santé ou de tout autre phénomène dans une population à un moment donné.
Études expérimentales
(ou d’intervention) (Experimental / interventional studies) : études des influences causales dans le cadre desquelles le chercheur modifie un ou plusieurs facteurs dans des conditions bien définies afin d’étudier les effets de ces facteurs. Un ESSAI COMPARATIF HASARDISÉ portant sur un traitement médical ou chirurgical, un nouveau médicament ou une intervention visant à modifier le mode de vie en sont des exemples. Comme les études expérimentales offrent l’estimation d’impact la plus fiable, ces expériences sont le choix implicite pour appuyer sur des preuves les meilleures pratiques de prise en charge des patients. (Voir aussi HIÉRARCHIE DES PREUVES, MÉDECINE FACTUELLE.)
Euthanasie
(Euthanasia) : acte délibéré mettant fin à la vie d’une autre personne pour la délivrer de sa souffrance; l’acte est la cause du décès.
Évaluation du risque
(Risk assessment) : processus d’évaluation de la vraisemblance d’un effet sur la santé découlant d’un danger, et de la gravité probable de ces effets. Elle comprend quatre étapes : l’identification du danger, la caractérisation du risque, l’évaluation de l’exposition et l’estimation du risque.
Évolution clinique
(Clinical course) : évolution caractéristique des signes et des symptômes d’une maladie qu’on traite. Elle se distingue de l’histoire naturelle, laquelle fait référence à l’état non traité.
Examen systématique
(Systematic review) : analyse documentaire rigoureuse visant à répertorier toutes les études pertinentes, à en évaluer la qualité et à en résumer les résultats. Un des éléments principaux de l’examen systématique est son exhaustivité : les conclusions doivent se fonder sur l’ensemble de la documentation et non seulement sur un échantillon d’études. Lorsque les résultats des études individuelles d’un examen systématique sont combinés de manière numérique, l’examen systématique peut produire une méta-analyse. (Voir aussi COLLABORATION COCHRANE, MÉDECINE FACTUELLE.)
Facteur de confusion
Voir VARIABLE CONFUSIONNELLE.
Facteur de risque
(Risk factor) : en parlant des causes à l’origine d’une maladie, caractéristique ou comportement qui augmente la probabilité que la maladie survienne. Ne pas porter de ceinture de sécurité en automobile est un exemple de facteur de RISQUE, car cela fait augmenter la probabilité de blessure en cas de collision.
Fenêtre sérologique
(Window period) : délai entre l’acquisition d’une maladie infectieuse et la possibilité de la détecter.
Fiabilité
(Reliability) : proportion de variance d’une mesure qui n’est pas la variance d’erreur. On peut évaluer la fiabilité de plusieurs façons, selon la définition de la variance d’erreur. La fiabilité désigne souvent la stabilité d’une mesure ou le point jusqu’où elle donnera les mêmes résultats à différentes occasions. Elle est également influencée par la cohérence interne de la méthode : le degré jusqu’où les questions qu’elle pose mesurent le même thème. Voir FIABILITÉ DE TEST-RETEST, FIABILITÉ INTER-EVALUATEURS.)
Fiabilité de test‑retest
(Test-retest reliability) : la stabilité ou la répétabilité d’une mesure est évaluée selon la concordance entre une mesure appliquée à un échantillon de personnes et la même mesure répétée à un moment ultérieur, généralement une ou deux semaines plus tard. Si l’état mesuré ne change pas, tout changement aux scores peut être considéré comme une variance d’erreur.
Fiabilité inter-évaluateurs
(Inter‑rater reliability) : degré de concordance des résultats obtenus par différents évaluateurs ou intervieweurs en administrant la même méthode de mesure. On calcule habituellement la concordance à l’aide du coefficient de CORRÉLATION INTERNE si l’on mesure des données sur une échelle d’intervalle (voir aussi ÉCHELLES DE MESURE, INDICE KAPPA).
Fidélité
(Compliance) : le fait de suivre les conseils d’un professionnel de la santé, comme prendre la bonne dose d’un médicament aux intervalles prescrits. On privilégie le terme OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE étant donné qu’il est moins péjoratif.
Fournisseur de services privés
(de soins de santé) (Private service providers) : établissements et personnes qui fournissent des services de soins de santé et qui ne relèvent pas d’une administration publique. L’expression peut comprendre les organismes sans but lucratif, les organisations caritatives et la plupart des cabinets de médecins au Canada. Notons que ces établissements reçoivent souvent des paiements de sources publiques, mais que leur administration est privée, et non publique.
Fournisseurs de services
(de soins de santé) (Service providers) : personnes ou établissements qui offrent des services de soins de santé : médecins, infirmières, optométristes, psychologues, centres de santé communautaire, hôpitaux, etc.
Frais modérateurs
(User fees) : frais exigés aux patients par les hôpitaux ou d’autres établissements. Au Canada, on ne doit pas exiger de frais modérateurs pour les services nécessaires sur le plan médical. (Voir SURFACTURATION.)
Genre
(Gender) : sexe, défini selon les rôles, les comportements, les valeurs et les relations qui sont dévolus par la société soit aux hommes, soit aux femmes, en complémentarité de la définition biologique du sexe.
Gradient social de santé
(Social gradient in health) : changement progressif de l’état de santé le long de l’échelle d’un DÉTERMINANT social comme le revenu ou le niveau d’instruction.
Graphique en forêt
(Forest plot): représentation graphique des résultats de plusieurs études individuelles (figurant sur l’axe des y) comprenant l’estimation ponctuelle d’un paramètre (comme la PRÉVALENCE ou un RISQUE RELATIF) de chaque étude sur l’axe des x, ainsi que des traits horizontaux de longueurs différentes indiquant les limites de confiance entourant chaque estimation. Le diagramme peut également comprendre la combinaison, produite par MÉTA-ANALYSE, des estimations des études individuelles.
Grappe
(Cluster) : concentration de cas d’une maladie rare qui surviennent durant une période si courte ou dans un espace si limité qu’on doute qu’ils soient le résultat du hasard. (Voir aussi : ENDÉMIE, ÉCLOSION, ÉPIDÉMIE et PANDÉMIE.)
Handicap
impact d’une maladie ou d’une incapacité sur une personne exprimé en fonction du désavantage qu’elle connaît devant l’impossibilité de jouer un rôle normal pour son âge, son sexe et son groupe social ou culturel. (Voir aussi DÉFICIENCE, INCAPACITÉ.)
Hiérarchie des preuves
(Hierarchy of evidence) : la MÉDECINE FACTUELLE se fonde sur les preuves les plus fiables découlant de la recherche. Or, les preuves qui découlent de certains plans d’étude sont plus fiables que d’autres. Les preuves suivantes sont énumérées en ordre décroissant de qualité : les MÉTA-ANALYSES d’ESSAIS COMPARATIFS HASARDISÉS ; les essais comparatifs hasardisés bien planifiés ; les essais comparatifs bien planifiés, mais non hasardisés ; les ÉTUDES DE COHORTES ou CAS-TÉMOIN bien planifi.es ; les ÉTUDES PAR OBSERVATION, comme les séries chronologiques ; les rapports de comités d’experts ou de conférences de concertation ; l’opinion d’autorités reconnues.
Histoire naturelle
(Natural history) : dans le contexte d’une maladie, évolution caractéristique des symptômes et des signes de la maladie lorsqu’elle n’est pas traitée. (Voir aussi ÉVOLUTION CLINIQUE.)
Hormèse
(traduction de Hormesis) : terme qui décrit une réponse biphasique généralement favorable, à doses faibles de toxines ou d’autres agents générateurs de stress, mais toxique à forte dose.
Iceberg de la maladie
(Iceberg of disease) : métaphore qui traduit l’idée que les médecins ne traitent qu’une minorité des cas d’une maladie donnée; pour chaque cas présenté à un médecin, il est probable que beaucoup d’autres personnes sont atteintes de la maladie à un stade préclinique (et certaines à un stade manifeste) dans la communauté.
Immunité collective
(Herd immunity) : résistance d’un groupe ou d’une communauté à la propagation d’un agent infectieux. Elle se produit lorsque le nombre de personnes immunes est si élevé que la probabilité qu’une personne infectée rencontre une personne susceptible est petite.
Incapacité
(Disability) : restriction, résultant d’une déficience, dans l’aptitude d’une personne à effectuer une activité d’une manière ou dans une mesure qu’on considère normale pour un être humain. (Voir aussi DÉFICIENCE, HANDICAP.)
Incidence
voir TAUX D’INCIDENCE
Indice Kappa
(Kappa) : coefficient de concordance entre deux évaluateurs que l’on ajuste selon le degré de concordance qui découlerait uniquement du hasard.
Inégalité en santé
(Health inequality) : terme générique servant à désigner les différences systématiques dans l’état de santé de groupes de personnes. Ces différences ne font pas l’objet d’un jugement moral. Elles surviennent naturellement ou découlent d’un désavantage social. Ces dernières se nomment DISPARITÉS DE L’ÉTAT DE SANTÉ. Les inégalités peuvent être le résultat de différences biologiques ou de choix individuels, de circonstances sociales, de contraintes économiques ou d’accès différentiel aux soins de santé.
Inforoute Santé du Canada
(InfoWay) : initiative fédérale en soins de santé actuellement utilisée au Canada pour favoriser le partage et le transfert de renseignements médicaux en ayant recours à des systèmes numériques, y compris des dossiers de patient électroniques, un accès numérique aux données de surveillance, accès aux données probantes appuyant la prise de décisions et le recours aux méthodes de communication à distance aux fins de consultation et de formation.
Iniquité en santé
(Health inequity) : INÉGALITÉ EN SANTÉ qu’on juge injuste ou qui découle d’une injustice (p. ex., la différence dans la longévité des riches et des pauvres). Cela implique que les iniquités peuvent être corrigées et qu’il est impératif sur le plan éthique de s’y adresser; cette expression désigne un sous ensemble des disparités de l’état de santé.
Insu
(Blinding) : dans le contexte d’un ESSAI COMPARATIF HASARDISÉ, la dissimulation de la nature de l’intervention reçue (p. ex., médicament actif ou placebo) du patient (simple insu), du patient et du médecin traitant (double insu) ou du patient, du médecin et de l’analyste des données (triple insu). L’objectif est de réduire les biais quant au jugement de l’impact.
Intégration des services
(Integration of services) : prestation de services qui considère le patient comme une entité, plutôt que d’aborder un problème à la fois. Par exemple, les patients atteints du diabète doivent recevoir des conseils en matière d’alimentation et d’activité physique, ainsi qu’un suivi vasculaire, ophtalmologique et glycémique. Dans un système non intégré, le patient doit consulter des professionnels et des établissements distincts pour recevoir chaque type de service. L’échange de renseignements entre les fournisseurs de service peut ainsi être limité.
Intervalle de confiance
(Confidence interval) : plage de valeurs tiré d’un échantillon ayant une probabilité donnée (habituellement 95 %) que la valeur réelle dans la population (le paramètre de la population) se situe dans cet intervalle. On l’utilise pour déterminer l’impact potentiel de la variation aléatoire de l’échantillonnage sur l’estimation issue d’un échantillon. Par exemple, l’énoncé « une tension artérielle systolique moyenne de 120 mm Hg (IC de 95 % = 114-126 mm Hg) » signifie que la tension moyenne au sein de cet échantillon était de 120 mm Hg, et qu’il y a une probabilité de (c.‑à‑d. que l’on est confiant à) 95 % que la moyenne réelle représentant la population se situe entre 114 et 126 mm Hg.
Item
(Item) : au sens utilisé en études épidémiologiques, question ou énoncé inclus dans une mesure de la santé. Il remplace le terme « question », étant donné que parfois les éléments de la mesure ne prennent pas une forme interrogative, mais sont des énoncés avec lesquels on peut être en accord ou en désaccord.
JAMC
(CMAJ) : Journal de l’Association médicale canadienne.
Justice
(Justice) : répartition équitable des avantages et des fardeaux dans une communauté.
LCMC
(LMCC) : licencié du Conseil médical du Canada.
Létalité
(Case fatality rate) : proportion de personnes atteintes d’une maladie qui y succombent.
Loi canadienne sur la santé
(Canada Health Act) : loi fédérale édictée en 1984 définissant les normes auxquelles les programmes de santé provinciaux doivent se conformer afin de recevoir les paiements de transfert fédéraux. « Loi concernant les contributions pécuniaires du Canada ainsi que les principes et conditions applicables aux services de santé assurés et aux services complémentaires de santé. » (Loi canadienne sur la santé, http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/C-6/ – site consulté en janvier 2018).
MAINPRO
MAINPRO (programme de maintien de la compétence professionnelle) : programme du Collège des médecins de famille du Canada qui régit la formation médicale continue de ses membres. Voir MOCOMP (programme de maintien de la compétence).
Maladie
(Disease) : écart de l’état normal de santé qui découle d’un processus pathologique pouvant être identifié et que le patient vit en tant que malaise ou mal-être ressenti.
Maladie à déclaration obligatoire
(Notifiable disease; Reportable disease) : affection pour laquelle les cliniciens (et les laboratoires) ont l’obligation légale de déclarer aux autorités de SANTÉ PUBLIQUE.
Maladie aggravée par le travail
(Work-related disease) : maladie causée ou exacerbée par le travail du patient. (À ne pas confondre avec MALADIE PROFESSIONNELLE.)
Maladie professionnelle
(Occupational disease) : maladie qui découle des conditions de travail, généralement des expositions aux dangers physiques, chimiques ou psychologiques. Elle se distingue des MALADIES AGGRAVÉES PAR LE TRAVAIL, qui, elles, peuvent découler d’autres aspects de la vie du patient, mais être exacerbées par ses conditions de travail.
Malaise ou mal-être
(Illness) : perception subjective de ne pas être bien, qui motive souvent le patient à consulter un médecin.
Mandala de la santé
(Mandala of health) : représentation de l’écosystème humain illustrant la vaste gamme des DÉTERMINANTS DE LA SANTÉ. Il représente ces déterminants en tant qu’influences concentriques imbriquées. La personne se trouve au centre du mandala, qui fait la distinction entre le corps, l’intellect et l’esprit. Les facteurs externes sont ensuite pris en considération, soit le milieu social et physique, puis les influences culturelles, économiques et sociétales.
Matière contaminée
(Fomite): objet inanimé capable de transmettre une maladie d’un hôte à l’autre. (Voir VECTEUR.)
Matrice de Haddon
(Haddon’s matrix) : application du MODÈLE ÉPIDÉMIOLOGIQUE agent-hôte-environnement qui tient également compte de la dimension temporelle. Son objectif initial était d’examiner les facteurs modifiables des collisions routières, mais on l’utilise également pour examiner les pratiques relatives à la sécurité des patients. Cette matrice montre les facteurs ayant précipité l’évènement et les interventions auxquelles on peut avoir recours avant, pendant et après celui-ci pour le prévenir ou en réduire les conséquences.
Médecine du travail
(Occupational medicine) : voir SANTÉ AU TRAVAIL.
Médecine factuelle
(Evidence-Based Medicine): fait de fonder le choix de traitement des patients présentant une affection donnée sur des preuves scientifiques quant à l’efficacité relative de diverses approches thérapeutiques. Ces preuves sont souvent tirées d’un EXAMEN SYSTÉMATIQUE de la littérature.
Médecine intégrative
(Integrative medicine) : approche voulant diriger les efforts de la médecine vers la guérison, plutôt que vers le traitement de maladies. Elle a recours à une large gamme de médicaments et de techniques de guérison et tient compte de l’influence combinée du corps, de l’esprit, de l’âme et de la communauté.
Méta-analyse
(Meta-analysis) : méthode statistique qui sert à agréger des estimations numériques d’études distinctes, mais semblables. L’analyse peut rassembler des données relatives à tous les participants des études et les réanalyser en tant que groupe unique ou agréger les résultats publiés dans chaque étude en les pondérant selon la taille et la qualité de l’étude. (Voir aussi MÉDECINE FACTUELLE, COLLABORATION COCHRANE.)
MOCOMP
(programme de maintien de la compétence) : programme du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada qui surveille la formation médicale continue de ses membres. Voir MAINPRO (programme de maintien de la compétence).
Modèle biomédical
(Biomedical model) : approche qui considère les troubles médicaux par la compréhension, le diagnostic et le traitement des aspects physiques et biologiques de la maladie; l’objectif clinique est de rétablir l’intégrité et la fonction physiques du patient. La maladie est perçue en tant qu’ensemble de signes et de symptômes qui sont compris, du moins en partie, en tant que structure ou fonction anormale des cellules, des organes et des systèmes.
Modèle de Prochaska et DiClemente
voir MODÈLE TRANSTHÉORIQUE DE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT.
Modèle des croyances relatives à la santé
(Health Belief Model) : approche conceptuelle expliquant les comportements préventifs liés à la santé. Ce modèle suppose qu’il est plus probable qu’une personne adopte des comportements sains lorsqu’elle se sent en danger, si elle perçoit que l’action recommandée est efficace et réalisable, et si un signal quelconque déclenche le processus de changement des comportements liés à la santé.
Modèle des étapes du changement
(Stages of change model) : voir MODÈLE TRANSTHÉORIQUE DE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT.
Modèle épidémiologique
(Epidemiological model, or triad) : façon de décrire la présence de maladies qui démontre l’interaction entre un hôte susceptible (la personne affectée), l’agent (le facteur étiologique) et l’environnement qui les rapproche. (Voir aussi le MODÈLE SOURCE-VOIE-RÉCEPTEUR.)
Modèle source-voie-récepteur
(Source-Path-Receiver model) : modèle auquel on a recours pour maîtriser les risques environnementaux, notamment les risques liés au travail. La source est l’équipement ou le processus directement responsable d’un résultat nocif. Le facteur nocif peut être une forme d’énergie (acoustique, thermique, etc.) ou une substance (vapeurs toxiques, poussières). La voie est le mode de transmission (l’air, l’eau, etc.), et le récepteur est l’être humain. Par opposition au MODÈLE ÉPIDÉMIOLOGIQUE agent-hôte-environnement, qui tient compte des influences bidirectionnelles, le modèle source-voie-récepteur est unidirectionnel.
Modèle transthéorique de changement de comportement
(Transtheorectical model of behaviour change) : approche thérapeutique du changement de comportement fondée sur les conclusions de plusieurs modèles. Il repose sur les cinq étapes du changement de comportement, soit la pré-réflexion, la réflexion, la préparation, l’action et le maintien. La plupart des auteurs mentionnent une sixième étape : la rechute. Selon ce modèle, les cliniciens doivent orienter les patients d’une étape à l’autre jusqu’à celle du maintien. Le modèle suggère des façons d’y arriver.
Morale
(Morals) : pratique éthique au quotidien.
Morbidité perçue par l’entourage
(Sickness) : conceptions sociales et culturelles des troubles médicaux; elles peuvent influencer les réactions du patient, comme la crainte du cancer ou de la stigmatisation associée à la maladie mentale.
Niveau seuil
(Threshold level) : niveau sous lequel un agent dangereux ne produit pas d’effet nuisible.
Nombre nécessaire pour traiter (NNT)
(Number Needed to Treat) : dans le contexte de l’impact d’une intervention préventive ou thérapeutique, le nombre de personnes qui doivent être traitées afin de prévenir la manifestation d’un résultat indésirable spécifique, comme le décès. Ce nombre est estimé à partir de la différence entre l’incidence du résultat indésirable dans les groupes de personnes ayant reçu un traitement et n’en ayant pas reçu. Le NNT est une valeur utile pour décrire l’impact d’un protocole de traitement, et il permet de comparer des maladies et des traitements très différents.
Non-malfaisance
(Non-maleficence) : obligation de s’abstenir de causer du tort.
Obligation fiduciaire
(Fiduciary obligation) : obligation de promouvoir les intérêts supérieurs des personnes qui se sont confiées au fiduciaire (p. ex., un médecin); obligation de privilégier le plus haut niveau de loyauté, de fidélité et de confiance.
Observance thérapeutique
(Adherence to treatment) : fait de suivre les conseils d’un professionnel de la santé, comme prendre la bonne dose d’un médicament aux intervalles prescrits. On utilisait antérieurement le terme FIDÉLITÉ, lequel a été abandonné en raison de l’asservissement qu’il sous-entendait. On utilise aussi l’expression « adhésion aux traitements ».
OCDE
(OECD) : Organisation de coopération et de développement économiques. À l’heure actuelle, elle compte 35 pays membres.
ONG
(NGO) : Organisation non gouvernementale.
Pandémie
(Pandemic) : épidémie qui s’étend sur plusieurs continents. (Voir aussi ENDÉMIE, GRAPPE, ÉCLOSION, PANDÉMIE.)
Paradigme
(Paradigm) : ensemble de croyances scientifiques qui sert de cadre conceptuel pour la formulation et l’étude de théories; modèle largement accepté. Depuis la parution des écrits de Thomas Kuhn, qui a avancé l’idée d’un changement de paradigme, les changements fondamentaux dans la pensée scientifique ne surviennent pas graduellement. Un changement majeur entraîne le passage d’un ancien paradigme à une nouvelle approche, entre lesquels il n’existe pas de compatibilité.
Paradoxe de la prévention
(Prevention paradox) : le dilemme que des mesures telles que la réduction du tabagisme améliorent la santé au niveau de la population sans nécessairement garantir une bénéfice à un individu particulier qui cesse de fumer. Voir aussi THÉORÈME DE ROSE.
Paramètre
(Parameter) : valeur réelle d’une caractéristique dans une population (p. ex., la tension artérielle moyenne), qu’on estime à l’aide d’un échantillon d’étude.
Parcours de vie
(Life course) : perspective qui examine l’état de santé d’une personne en regard des évènements et des environnements l’ayant touché toute au long de sa vie, et qui met l’accent sur l’impact à long terme des influences causales lointaines.
Pathogénicité
(Pathogenicity) : proportion de personnes infectées qui développent une maladie clinique.
Pensionnats
(Residential schools) : écoles mises sur pied pour les peuples autochtones au Canada entre les années 1880 et 1970 selon un système qui obligeait les enfants à fréquenter des écoles où les langues et les habitus culturels autochtones étaient bannis. Ces écoles étaient souvent éloignées du domicile des enfants afin d’encourager l’assimilation des peuples autochtones à la culture dominante.
Période d’incubation
(Incubation period) : intervalle entre l’exposition à un agent infectieux et l’apparition des premiers symptômes ou signes de maladie.
Période de transmissibilité
(Period of communicability) : période pendant laquelle une personne peut transmettre une maladie infectieuse.
Phases d’études d’intervention
(Phases of intervention studies) : l’évaluation expérimentale d’un nouveau produit pharmaceutique ou autre protocole médical se déroule en quatre étapes. Les études de phase I déterminent la dose appropriée et évaluent l’innocuité auprès d’un petit groupe de personnes choisies; les études de phase II évaluent le traitement auprès d’un groupe plus nombreux dans des conditions contrôlées pour indiquer l’EFFICACITÉ POTENTIELLE; les études de phase III sont de plus grande envergure et surveillent l’EFFICACITÉ RÉELLE dans des conditions réalistes; les études de phase IV surviennent après la mise en marché et poursuivent la surveillance des EFFETS INDÉSIRABLES possibles.
PICO
(en anglais, Patient, Intervention, Comparison, Outcome). Truc mnémonique pour guider la formulation d’une question précise rn recherchant la littérature.
Point de coupure
(Cut-point) (syn. limite d’inclusion) : seuil choisi pour identifier les personnes qui sont atteintes d’une maladie parmi une plage de valeurs produites par une mesure biologique. On peut par exemple choisir une valeur de tension artérielle qui définit l’hypertension ou une valeur de densité osseuse qui définit l’ostéoporose. La modification du point de coupure influence la SENSIBILITÉ et la SPÉCIFICITÉ des tests de dépistage ou de diagnostic.
Politique (affaires publiques)
(Politics) : art et science du gouvernement, ou activités qui concernent l’acquisition ou l’exercice de l’autorité ou du pouvoir. En anglais, « politics » correspond aussi aux notions françaises de « domination hiérarchique », de « machinations » ou de « revendications », comme dans les expressions office politics, hospital politics, etc.
Politique (principe directeur)
(Policy) : mode ou principe d’action adopté ou proposé par un gouvernement, un parti, un employeur, une personne, etc. Voir POLITIQUE DE SANTÉ et POLITIQUE PUBLIQUE SAINE.
Politique de santé
(Health policy) : ensemble des choix stratégiques des pouvoirs publics et privés pour améliorer l’état de santé des populations dont ils ont la responsabilité : il s’agit ici de déterminer les aires et champs d’intervention, de préciser les objectifs à atteindre, ainsi que faire des choix judicieux en matière de priorités et de programmer les moyens qui seront engagés à ce niveau de responsabilité collective. Autrement dit, le fait d’identifier qui doit faire quoi à qui, à quel moment, avec quelles ressources et à quel endroit, et qui doit acquitter les frais connexes. (Voir aussi POLITIQUE PUBLIQUE SAINE.)
Politique publique saine
(Healthy public policy) : une politique publique saine se caractérise par un souci explicite de santé et d’équité dans tous les domaines de la politique qui peuvent influencer la santé, y compris les politiques dont l’objet principal n’est pas la santé. (Voir POLITIQUE DE SANTÉ et POLITIQUE.)
Prestation de services
(de soins de santé) (Service delivery) : désigne les activités accomplies par les fournisseurs de services.
Prévalence
(Prevalence) : nombre de personnes présentant une caractéristique donnée (souvent une maladie ou un facteur de risque) à un moment donné, divisé par la population qui risque d’être atteinte de cette affection. Bien que ce quotient soit une proportion, on le décrit souvent à tort comme un « taux ».
Prévention
(Prevention) : la prévention englobe les mesures visant à prévenir les maladies, depuis la réduction des facteurs de risque, les traitements pour limiter leur évolution jusqu’à la réduction des conséquences.
Prévention primaire
(Primary prevention) : prévention de l’apparition d’une maladie en modifiant les facteurs de risque, les comportements ou les expositions qui peuvent y mener ou en protégeant contre l’effet de l’exposition à un agent pathologique. L’arrêt du tabac ou la vaccination en sont des exemples.
Prévention primordiale
(Primordial prevention) : approche de prévention qui cible les DÉTERMINANTS sous-jacents de la santé en modifiant les politiques sociales dans le but d’améliorer l’état général de santé ainsi que la prévention de l’apparition des facteurs de risque. La création de communautés saines, l’amélioration de l’hygiène et les réformes économiques en sont des exemples.
Prévention secondaire
(Secondary prevention) : prévention de la manifestation ou de l’évolution d’une maladie une fois qu’une personne l’a contractée. La détection d’une maladie à un stade précoce par des mesures de DÉPISTAGE en est un exemple; l’intervention peut alors être réalisée à moindre prix et avoir un meilleur taux de succès.
Prévention tertiaire
(Tertiary prevention) : prévention de la réapparition d’une maladie que l’on a traitée en phase aiguë. Elle vise à limiter ou à reporter l’impact de la maladie sur les fonctions, la longévité et la qualité de vie du patient. La réadaptation cardiaque après un infarctus du myocarde en est un exemple : on cherche à modifier les comportements du patient pour réduire la probabilité de récurrence.
Principe de précaution
(Precautionary principle) : approche à la gestion des risques selon laquelle on choisit de minimiser les risques : « mieux vaut prévenir que guérir ». On l’applique souvent en présence d’un risque de préjudice grave, immédiat et irréversible pour des personnes ou pour l’environnement.
Profession
organisation auto-réglementée de praticiens ayant pour but de maintenir la qualité des prestations et d’aider la société. La profession gère habituellement les adhésions par l’entremise de la certification des candidats possédant le savoir et les compétences nécessaires, et impose des règlements qui gouvernent la manière dont se comportent ses membres.
Professions réglementées
(Regulated professions) : professions qui relèvent de la loi fédérale ou provinciale et qui sont souvent régies par une organisation professionnelle ou un organisme de réglementation. Les candidats qui s’engagent dans une profession réglementée doivent se soumettre à une évaluation. Seules les personnes qui y réussissent peuvent se dire membres de cette profession. L’organisme professionnel élabore un code de déontologie auquel ses membres doivent se conformer. Les personnes qui ne s’y conforment pas risquent de perdre leur adhésion et, de ce fait, leur droit d’exercice.
Promotion de la santé
(Health promotion) : ensemble d’activités qui visent à améliorer la santé par l’éducation et au moyen d’interventions organisationnelles, économiques et politiques afin de favoriser des changements comportementaux propices à la santé. La promotion de la santé vise, à tout le moins, la prévention des maladies. Elle vise aussi à renforcer les compétences et la résilience des personnes et des groupements de population (voir la CHARTRE D’OTTAWA POUR LA PROMOTION DE LA SANTÉ). Elle se distingue de la PROTECTION DE LA SANTÉ, qui veille à éliminer les influences négatives.
Protection de la santé
(Health protection) : la protection de la santé publique porte sur la réduction des menaces pour la santé des populations, notamment par la lutte contre les agents biologiques, chimiques et physiques qui pourraient occasionner des catastrophes ou des épidémies. Elle comprend une gamme d’activités de PRÉVENTION PRIMORDIALE et de PRÉVENTION PRIMAIRE qui sont habituellement entreprises par les services de santé publique et les organismes gouvernementaux, comme le contrôle de la salubrité des aliments et de l’eau, la protection de la population contre les menaces environnementales et la lutte contre les maladies infectieuses déjà présentes.
Qualité des soins
(Quality of care) : degré auquel les services de santé augmentent la probabilité de résultats désirables et sont conformes au savoir professionnel. Les critères mesurant la qualité peuvent comprendre l’EFFICACITÉ, l’efficience, l’accessibilité, la satisfaction quant aux soins, l’amélioration de l’état de santé, etc.
Quintile
(Quintile) : groupement de valeurs sur une échelle numérique de manière à ce que chaque catégorie comprenne un cinquième de la population à l’étude.
Race
(Race) : classification de personnes qui se fonde sur les caractéristiques physiques communes héréditaires. La race n’est pas une classification rigoureuse sur le plan scientifique. Il existe des mélanges parmi les races et il peut y avoir davantage de différences génétiques dans une même race qu’entre les races. (Voir aussi ETHNICITÉ)
Rapport de cotes
(Odds ratio) : valeur fondée sur le rapport entre deux probabilités; on l’utilise pour estimer l’impact causal d’un facteur. Tout comme le RISQUE RELATIF, les valeurs statistiquement significatives supérieures à 1,0 représentent un risque élevé pour les personnes exposées; les valeurs inférieures à 1,0 indiquent que l’exposition était protectrice. On a recours au rapport de cotes pour estimer le risque relatif dans le cadre des études cas-témoin.
Rapport standardisé de mortalité (RSM)
(Standardised mortality ratio, SMR) : une approche à la STANDARDISATION d’un taux de mortalité qui présente le rapport entre le nombre de décès observés dans la population et le nombre de décès attendu si la population possédait la même structure que la population de référence.
Rapport des vraisemblances
(Likelihood ratio) : approche qui résume les résultats des analyses de SENSIBILITÉ et de SPÉCIFICITÉ pour plusieurs POINTS DE COUPURE d’un test diagnostique ou de dépistage, et qui tient également compte de la prévalence de l’affection dans la population à l’étude. Le rapport des vraisemblances exprime le degré auquel la probabilité qu’un patient soit atteint de la maladie augmente en présence d’un test positif ou diminue en présence d’un test négatif.
Recherche des cas
(Case-finding) : en pratique clinique, recherche d’une maladie chez des patients exposés aux facteurs suggérant qu’ils risquent d’être atteints de cette maladie. En santé publique, les efforts appliqués pour repérer les contacts d’un cas connu de maladie infectieuse. Dans un contexte de lutte contre les épidémies, la recherche des personnes ayant été exposées à un facteur de risque.
Recherche qualitative
(Qualitative research) : méthode de recherche qui recueille des renseignements qui ne seront pas analysés de manière numérique. On y a généralement recours pour explorer des caractéristiques individuelles ou de groupe de manière détaillée, en privilégiant les points de vue des personnes à l’étude. Les études de cas cliniques, les études narratives du comportement, l’ethnographie, et les études organisationnelles et sociales en sont des exemples. Le savoir qui en découle peut aider à générer des hypothèses pouvant ultérieurement faire l’objet d’études par méthodes quantitatives. On peut également avoir recours aux méthodes qualitatives pour orienter l’interprétation de résultats quantitatifs.
Recherche quantitative
(Quantitative research) : approche de recherche qui se fonde sur des méthodes structurées d’échantillonnage, de mesure, d’analyse et d’interprétation de données numériques. En général, les méthodes quantitatives établissent des liens statistiques entre des variables ou des différences de tendances entre des populations. Les méthodes quantitatives peuvent être observationnelles (p. ex., des ÉTUDES DE COHORTES) ou expérimentales (p. ex., des ESSAIS COMPARATIFS HASARDISÉS).
Recherche sur les services de santé
(Health services research) : domaine de recherche qui porte sur les services de santé, y compris l’appréciation des besoins, l’évaluation économique et l’évaluation des programmes.
Rectangularisation de la courbe de vie
(Squaring the life curve) : altération en tendances de survie de sorte qu’un plus grand nombre de personnes atteignent leur espérance de vie. La prévention efficace des maladies devrait réduire la mortalité précoce et rapprocher l’espérance de vie du potentiel génétique. Une COURBE DE SURVIE est rectangularisée lorsqu’au lieu d’être inclinée vers le bas, elle est relevée et s’approche de l’horizontale; elle baisse ensuite abruptement en âge très avancé, présentant ainsi une forme rectangulaire. (Voir COMPRESSION DE LA MORBIDITÉ.)
Réduction des méfaits
(Harm reduction) : stratégie d’intervention visant à réduire les conséquences négatives de comportements dangereux, plutôt que de changer les comportements eux-mêmes. Elle est particulièrement utile si les comportements sont intrinsèquement difficiles à éliminer.
Réductionnisme
(Reductionism) : approche analytique qui suppose qu’un ensemble complexe peut être compris en analysant ses parties.
Rémunération à l’acte
(Fee-for-service) : le paiement des professionnels de la santé d’un montant déterminé selon un barème pour chaque service rendu.
Rémunération à la vacation
(Sessional payments) : système de paiement d’une somme fixe selon la période de prestation de services, p. ex., une demi-journée ou une journée complète, qui ne tient pas compte du nombre de patients traités ou des types d’interventions données.
Répartition aléatoire
(Random allocation) : dans le cadre d’une expérience, la répartition au hasard des participants à l’étude dans des groupes recevant l’agent à l’étude ou l’agent-témoin, plutôt qu’une répartition ordonnée systématique comme l’alternance. L’objectif est de s’assurer que les deux groupes sont équivalents en ce qui a trait à leurs caractéristiques (qu’elles soient ou non mesurées), à l’exception du facteur faisant l’objet de la manipulation expérimentale. Notons que la répartition aléatoire n’est aucunement liée au fait que les participants à l’étude sont ou non choisis aléatoirement.
Risque
(Risk) : probabilité qu’un danger cause un effet indésirable. Aussi: terme épidémiologique qui indique la probabilité qu’une personne développe un nouvel attribut ou nouveau phénomène (une maladie par exemple) à l’intérieur d’un intervalle de temps donné. Le risque est une mesure d’incidence cumulative.
Risque absolu
(Absolute risk) : en fonction des résultats cliniques, comme l’incidence de décès ou de maladie, la probabilité qu’un résultat ou un évènement survienne au sein d’une population donnée. Il répond à la question : « Quelle est ma probabilité d’être atteint de la maladie (dans la prochaine année, dans les dix prochaines ann.es, au cours de ma vie)? » (Voir aussi RISQUE RELATIF.)
Risque pour la santé
(Health risk) : dans le contexte de l’évaluation des risques environnementaux, la probabilité qu’une personne ou une population soit atteinte par un danger. On représente ce risque par la formule suivante : risque pour la santé = niveau de danger x exposition x susceptibilité.
Risque relatif
(syn. rapport de risques) ( en anglais, Relative Risk; Risk Ratio) : valeur qui indique l’influence d’un facteur causal putatif en comparant les taux d’incidence dans deux groupes : les personnes exposées au facteur et les personnes non exposées. Les valeurs statistiquement significatives supérieures à 1,0 représentent un risque élevé pour les personnes exposées; les valeurs significativement inférieures à 1,0 indiquent que l’exposition a eu un effet protecteur. Une valeur de 1,0 indique l’absence d’association entre l’exposition et le résultat. (Voir aussi RISQUE ABSOLU.)
Risques importants
(Material risks) : les risques qui sont courants et ceux qui sont graves, même s’ils ne sont pas courants.
ROC
voir COURBE DE LA FONCTION D’EFFICACITÉ DU RÉCEPTEUR.
Rôle de malade
(Sick role) : ensemble d’attitudes et de comportements dictées par la société et la culture à l’égard de la maladie qui influencent les attentes du patient et le fait qu’il aura ou non recours à des soins, et ses comportements suivant le diagnostic, comme le fait de suivre les recommandations du médecin. (Voir aussi COMPORTEMENT LIÉ À LA MALADIE.)
Roue médicinale
(Medicine wheel) : représentation, par les Premières nations, de l’interdépendance de tous les organismes vivants, des cycles de la nature et du parcours circulaire de la vie. Elle est composée de quatre quadrants dont les significations sont nombreuses : les quatre saisons; les composantes physique, mentale, affective et spirituelle d’une personne; les quatre royaumes (animal, minéral, végétal et humain); les quatre médicaments sacrés (foin d’odeur, tabac, cèdre, sauge).
Santé au travail
(Occupational health) : domaine de la médecine lié à la prise en charge et à la prévention des MALADIES PROFESSIONNELLES, ainsi qu’à l’amélioration des milieux de travail en général.
Santé des populations
(Population health) : selon une perspective descriptive, il s’agit de l’ensemble des tendances et des déterminants de la santé d’une population. D’autre part, selon une perspective analytique, il s’agit d’un cadre conceptuel pour réfléchir aux raisons qui sous-tendent le fait que certaines personnes et certains peuples sont en meilleure santé que d’autres. Selon une troisième perspective, il s’agit d’un paradigme unificateur liant les disciplines, tant biologiques que sociales, en mettant l’accent sur la santé comme objectif social important et en proposant des approches stratégiques relatives à la PROMOTION DE LA SANTÉ.
Santé environnementale
(Environmental health) : champ de recherche et d’intervention qui s’intéresse aux facteurs externes (physiques, chimiques, biologiques) susceptibles d’affecter la santé d’une personne, y compris des facteurs sociaux qui influencent les comportements de santé. Elle englobe l’évaluation et le contrôle de ces facteurs dans le but de prévenir la maladie et de créer des environnements favorables à la santé.
Santé publique
(Public health) : le volet du système de santé qui veille à la protection de la santé, à la surveillance de la santé, à la prévention des maladies et des blessures, à l’évaluation de la SANTÉ DE LA POPULATION, à la PROMOTION DE LA SANTÉ et à l’intervention en cas d’urgence sanitaire. Par ailleurs, on la définit comme la science et l’art de prévenir les maladies et de promouvoir la santé au moyen d’une action sociétale organisée. La définition de la santé publique est controversée. Les expressions comme la santé communautaire ou la SANTÉ DES POPULATIONS sont souvent utilisées comme synonymes.
Santé
(Health) : il existe plusieurs définitions de la santé, dont : « Un état caractérisé par l’intégrité anatomique, physiologique et psychologique; la capacité de jouer des rôles valorisés par l’individu sur les plans familial, professionnel et communautaire; la capacité de composer avec une situation de stress physique, biologique, psychologique et social… » Stokes J. J Community Health 1982; 8: 33-41. (Traduction : Last J. M. Dictionnaire d’épidémiologie 2004; 204.)
Sécurité culturelle
(Cultural safety) : fait d’entretenir des rapports avec des personnes de cultures différentes tout en les respectant et en reconnaissant les différences pertinentes, sans toutefois créer un climat de discrimination.
Sécurité ou inviolabilité de la personne
(Security of the person / inviolability) : droit fondamental de toute personne au respect et à la nonviolation de son corps et de sa personne par des moyens physiques, psychologiques ou autres.
Sensibilisation culturelle
(Cultural awareness) : fait d’observer et de prendre conscience des ressemblances et des contrastes entre les groupes culturels et de comprendre la manière dont la culture peut influencer l’approche et la compréhension de différentes personnes quant à la santé, à la maladie et à la guérison.
Sensibilité
(Sensitivity) : capacité d’une mesure ou d’un test de dépistage à identifier les personnes atteintes d’une affection. Il s’agit du pourcentage de personnes malades qui sont correctement identifiées comme tel par le test. Un test très sensible n’omettra que peu de cas et produira ainsi peu de jugements « faux négatifs ». Petit truc mnémotechnique : la sensibilité est associée de manière inverse à la proportion de faux négatifs.
Services complémentaires de santé
(Extended health care services) : soins de soutien prodigués en milieu non hospitalier comprenant des soins en maison de repos, des soins en établissements pour adultes, des soins à domicile ou des soins ambulatoires.
Soins de santé primaires
(Primary health care) : soins prodigués au premier point de contact avec les services de santé : un médecin de famille, un dentiste, un pharmacien, une infirmière praticienne, etc. Le concept comprend parfois les soins de proximité.
Soins de santé quaternaires
(Quaternary health care) : voir SOINS DE SANTÉ SECONDAIRES.
Soins de santé secondaires
(Secondary health care) : soins spécialisés qui sont prodigués après l’orientation d’un patient, généralement par un fournisseur de soins de santé primaires. Les soins de santé tertiaires et quaternaires sont des soins à des niveaux croissants de spécialisation.
Soins de santé tertiaires
(Tertiary health care) : voir SOINS DE SANTÉ SECONDAIRES.
Spécificité
(Specificity) : capacité d’une mesure ou d’un test à identifier correctement les personnes qui ne sont pas atteintes d’une maladie. La spécificité désigne la précision de la cible : est-ce que le test identifie seulement les personnes malades (est-il spécifique à cette maladie)? Un test spécifique produira ainsi peu de jugements « faux positifs ». Moyen mnémotechnique : la
spécificité est l’inverse de la proportion de faux positifs.
Standardisation :
une correction arithmétique pour des taux de mortalité qui sert à comparer la mortalité de deux populations qui diffèrent selon certaines caractéristiques (p. ex. l’âge) susceptibles d’influencer la mortalité.
Statistique
(Statistics) : champ des mathématiques, fondé sur la théorie des probabilités, qui traite de l’analyse des données numériques. Elle se nomme biostatistique lorsqu’elle est appliquée à la recherche biologique. Étant donné que l’ensemble de nos recherches se fondent sur des échantillons sélectionnés parmi des populations plus importantes, on a recours aux méthodes statistiques, comme les intervalles de confiance, pour décrire l’exactitude probable d’une estimation quelconque à partir d’un échantillon. La statistique inférentielle détermine la probabilité que les variations observées dans un résultat (p. ex., les lectures de la tension artérielle dans des échantillons de patients traités et non traités) aient pu survenir purement en raison d’erreurs dues au hasard dans l’échantillonnage.
Suicide médicalement assisté
(Physician-assisted suicide) : acte intentionnel de mettre fin à sa vie avec l’aide délibérée d’un médecin qui offre un savoir, des moyens ou les deux. Voir EUTHANASIE.
Surface sous la courbe ROC
(Area under the ROC Curve, AUC) : voir COURBE DE LA FONCTION D’EFFICACITÉ DU RÉCEPTEUR.
Surfacturation
(Extra-billing) : facturation aux patients par des médecins pour des services qui sont assurés par les régimes provinciaux d’assurance-santé. (Voir aussi FRAIS MODÉRATEURS.)
Surveillance
collecte et analyse continues et systématiques des renseignements médicaux d’une population visant à guider l’élaboration d’interventions de SANTÉ PUBLIQUE et de prévention. La surveillance peut comprendre l’examen passif à long terme des tendances générales en matière de santé, ou la vérification active à court terme de flambées ou de maladies émergentes.
Survie ajustée pour la qualité de vie (SAQV)
(Quality-Adjusted Life Years; QALYs) : Nombre moyen d’années supplémentaires de vie gagnées grâce à une intervention, pondéré par une appréciation de la qualité de vie pendant chacune de ces années. Plutôt que de considérer chaque année de survie comme étant équivalente, cette statistique baisse la valeur des années vécues dans un état d’incapacité ou d’invalidité. Ces années sont considérées comme ayant moins de valeur qu’une année de vie en bonne santé.
Syndrome
ensemble de symptômes qui surviennent généralement en même temps et qui semblent résulter d’une maladie, connue ou non. Par conséquent, lorsqu’une nouvelle maladie est découverte, on la qualifie souvent de syndrome afin d’indiquer que son fondement biologique n’est pas entièrement compris. C’est le cas p. ex., du sida ou du SRAS.
Système de santé
(Health system) : gamme d’activités, de politiques, d’infrastructures et ensemble du personnel qui touchent à la santé d’une population. Le système de soins de santé peut comprendre l’ensemble des services qui répondent aux besoins de la population en matière de santé, y compris la promotion de la santé, la prévention des maladies, la médecine curative, la réadaptation et les soins de fin de vie; les services financés et fournis par l’état et par le secteur privé, les services allopathiques et les approches complémentaires et parallèles; les paliers mondial, fédéral, provincial, régional et local.
Taux d’attaque
(Attack rate) : proportion des personnes exposées à un agent infectieux qui deviennent infectées.
Taux de décès p. 1 000 habitants, ou Taux brut de mortalité
(Crude death rate per thousand) : le nombre de décès dans la population divisé par le nombre de personnes, puis multiplié par 1 000. Indicateur général de la santé dans la population.
Taux d’incidence
(Incidence rate) : vitesse d’apparition de nouveaux évènements (habituellement des cas de maladie) dans une population; le nombre de nouveaux cas survenant au cours d’une période est divisé par le nombre de personnes dans la population à risque.
Taux de mortalité infantile
(Infant mortality rate) : le nombre de décès d’enfants de moins d’un an survenus au cours d’une année, divisé par le nombre de naissances vivantes au cours de la même année, puis multiplié par 1 000.
Taux de mortalité périnatale
(Perinatal mortality rate) : indice calculé généralement en additionnant le nombre de décès fœtaux (>28 semaines de gestation) et de décès néonatals précoces (première semaine), en divisant cette somme par la somme des naissances vivantes et des décès fœtaux (>28 semaines de gestation), puis en multipliant ce quotient par 1 000.
Taux spécifiques
(Specific rates) : par opposition aux taux bruts, les taux d’incidence spécifiques sont les taux d’une certaine maladie ou pour un certain segment de la population. Ils portent sur un groupe relativement homogène dans une population et leur expression est basée sur une caractéristique quelconque de la population (l’âge, le sexe, la race, etc.). Les taux spécifiques peuvent également représenter plus d’une caractéristique de la population, comme les taux de décès selon l’âge et le sexe.
Technologie de la santé
(Health care technology) : tout processus auquel on a recours en soins de santé pour intervenir dans la maladie et ses impacts. L’expression englobe une vaste gamme de moyens, depuis la haute technologie, comme le couteau gamma, jusqu’aux techniques rudimentaires, comme le questionnaire CAGE pour identifier les personnes susceptibles de présenter des problèmes d’alcool.
Théorème de Rose
(Rose’s theorem) : il est probable qu’une amélioration minime du niveau moyen d’un facteur de risque dans une population entière prévienne davantage l’incidence de la maladie au sein de cette population qu’un changement important du facteur de risque parmi des membres de cette population présentant un risque élevé. Ce théorème porte le nom de Sir Geoffrey Rose (1926-1993), un épidémiologiste anglais, et a été décrit dans un article publié en 1985 intitulé Sick Individuals and Sick Populations, dans lequel il a démontré que la plupart des cas de maladies surviennent chez les personnes qui ne sont pas considérées comme présentant un risque élevé de maladie. On doit ainsi privilégier les stratégies de prévention à l’échelle des populations.
Théorie du comportement planifié
(Theory of Planned Behavior) : modèle cognitif des comportements liés à la santé qui englobe les idées du modèle de croyance à la santé, tout en considérant le contexte social de la personne, y compris les pressions sociales desquelles découle son comportement. La théorie englobe également le « contrôle perçu du comportement » (si une personne se sent apte ou non à modifier son comportement). Ce contrôle découle des perceptions qui limitent l’action et de l’assurance de pouvoir surpasser ces limites. Cette notion se rapproche de l’auto-efficacité.
Toxicocinétique
(Toxicokinetics) : activité ou destin des toxines dans l’organisme sur une certaine période, y compris leurs processus d’absorption, de distribution, de localisation dans les tissus, de biotransformation et d’excrétion (cf. pharmacocinétique).
Toxicodynamique
(Toxicodynamics) : étude des effets biochimiques et physiologiques des toxines et de leurs mécanismes d’action, mettant en corrélation l’action et l’effet des toxines et leur structure chimique. Comprend les effets d’une toxine sur l’action d’autres toxines. La toxicodynamique correspond à la pharmacodynamique en pharmacologie.
Transport actif
(Active transport) (au sens utilisé en promotion de la santé ou en prévention des maladies, et non en biochimie) : recours à un moyen de transport exigeant un effort physique de la part de l’utilisateur (p. ex. la marche, le cyclisme).
Valeur prédictive d’un test
(Predictive values of a test) : degré auquel le résultat d’un test représente le statut d’une personne (malade ou pas malade); les valeurs prédictives guident l’interprétation clinique d’un résultat de test. Par contraste à la sensibilité et la spécificité, les valeurs prédictives varient selon la prévalence de la condition dans la population. Voir VALEUR PRÉDICTIVE POSITIVE et VALEUR PRÉDICTIVE NÉGATIVE.
Valeur prédictive négative (VPN)
(Negative predictive value, NPV) : proportion des personnes qui, selon une mesure ou un test de dépistage, n’ont pas une maladie et qui ne sont pas malades dans la réalité. Elle est la contrepartie de la VALEUR PRÉDICTIVE POSITIVE (VPP).
Valeur prédictive positive (VPP)
(Positive predictive value, PPV) : proportion des personnes qui ont une maladie selon une mesure ou un test de dépistage et qui sont malades dans la réalité. Elle est la contrepartie de la VALEUR PRÉDICTIVE NÉGATIVE (VPN).
Validité
(Validity) : dans un sens limité, le degré auquel un instrument mesure ce qu’il doit mesurer. De manière plus générale, la validité désigne l’éventail des interprétations qu’il convient d’inférer d’une mesure. Par exemple, le statut socioéconomique peut offrir une indication valide du risque de mortalité prématurée, même s’il n’est pas consigné à ces fins.
Validité conceptuelle
(Construct validity) : approche visant à établir la validité en l’absence de critère d’évaluation de la validité d’une mesure. La validité conceptuelle est déterminée en comparant les résultats de plusieurs tests complémentaires de validité (y compris des études de la VALIDITÉ CONCOURANTE, de la VALIDITÉ CONVERGENTE et de la VALIDITÉ DISCRIMINANTE) aux prédictions d’un modèle théorique.
Validité concourante
(Concurrent validity) : validité découlant de la concordance entre les scores obtenus à l’aide d’une certaine mesure et ceux obtenus à l’aide de mesures équivalentes administrées au même moment.
Validité convergente
(Convergent validity) : degré auquel deux instruments ou plus qui sont censés mesurer le même sujet concordent.
Validité de contenu
(Content validity) : degré auquel une mesure touche à l’ensemble des aspects qu’elle est censée mesurer (p. ex. tous les symptômes de dépression).
Validité de critère
(Criterion validity) : validité découlant de la comparaison des résultats obtenus par l’échelle sous étude avec des résultats obtenus par un indicateur plus définitif (p. ex. la comparaison du jugement clinique de la cause d’un décès avec les résultats d’une autopsie).
Validité discriminante
(Discriminant validity) : degré auquel la mesure d’une variable (comme l’anxiété) indique peu ou pas de corrélation avec une variable qui s’en distingue sur le plan conceptuel (comme une mesure de dépression). Elle justifie la conclusion énonçant que la mesure est spécifique et se rapporte à un concept unique.
Variable confusionnelle
(Confounding variable) : variable associée et à l’exposition au facteur de risque à l’étude et en même temps à la maladie en question, sans toutefois faire partie de la chaîne causale. La présence d’une telle variable peut être une source de confusion pour les chercheurs en créant une association erronée entre le facteur à l’étude et le résultat. Si le plan d’étude ne tient pas compte de variables confusionnelles, l’interprétation des résultats de l’étude pourrait s’avérer invalide.
Vecteur
(Vector) : animal qui transmet une maladie d’un hôte à l’autre. (Voir MATIÈRE CONTAMINÉE.)
Virulence
(Virulence) : désigne la pathogénicité d’un organisme exprimée par la proportion des individus affectés qui ont une maladie sévère ou qui en meurent – une indication de la gravité de l’infection.
VON
(VON) : Infirmières de l’Ordre de Victoria.

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